Métier

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Tribune collective

COP28 : « A l’heure actuelle, chaque compagnie pétrolière retient sa propre définition de la neutralité carbone !»

A l’initiative de l’Association des journalistes de l’environnement (AJE) et de l’Association des journalistes de l’énergie (AJDE), et en vue de la COP28, qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, un collectif de personnalités appelle, dans une tribune publiée dans «Le Monde», à la mise en place d’un cadre international pour pousser l’industrie pétrolière à être transparente sur ses objectifs climatiques.

La 28e Conférence des Etats parties à la convention-cadre de l’ONU sur le changement climatique (COP28), qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre [en anglais Conference of the Parties, COP], est accueillie par un pays pétrolier. Elle sera de plus présidée par Sultan Ahmed Al-Jaber, qui est également le dirigeant d’une compagnie pétrolière, Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc).

Nul doute qu’à Dubaï l’industrie pétrogazière sera sous les feux de la rampe et ses engagements en faveur du climat sont particulièrement attendus. Malgré l’essor des renouvelables, le pétrole et le gaz assurent aujourd’hui 53 % de la consommation énergétique mondiale alors qu’il faut, tout comme pour le charbon (26 %), ramener à zéro leur impact climatique au cours des vingt-cinq prochaines années.

Ecoblanchiment ou véritable engagement

De plus en plus d’entreprises du secteur prennent des engagements pour contenir le réchauffement global. Les grandes majors occidentales (Exxon, Chevron, TotalEnergies, BP, Shell et Eni), qui ne représentent que 15 % de la production mondiale de pétrole et de gaz, s’affichent en tête de ce mouvement. Elles souscrivent à l’objectif international de 1,5 °C et se sont engagées à être « ZEN » (zéro émissions nettes) en 2050.

Cependant, chacune de ces compagnies retient sa propre définition de la neutralité carbone. Chacune a sa propre méthode de comptage de ses émissions de gaz à effet de serre. Chacune choisit ses propres indicateurs de progrès. Si bien qu’il est très difficile, que l’on soit décideur politique, investisseur responsable, militant associatif, chercheur, journaliste ou simple consommateur concerné, d’établir un classement entre les plus et les moins efficaces, de distinguer entre écoblanchiment et véritable engagement.

Pour les majors américaines, le périmètre des émissions à neutraliser s’arrête aux activités de production, de l’extraction au raffinage. Il serait alors possible d’être ZEN en stoppant les fuites de méthane à la sortie des puits et en électrifiant les opérations industrielles. Or, dans un litre de pétrole ou un mètre cube de gaz, l’essentiel des émissions provient évidemment des combustions au niveau des usages finals : essence des voitures, chauffage des maisons, installations industrielles…

Les compagnies européennes ont une approche plus cohérente, puisqu’elles incluent dans leur objectif ZEN les émissions liées à la consommation finale de leurs produits, reconnaissant ainsi leur responsabilité envers ce qu’elles mettent sur le marché. Cependant, le diable se cache dans les détails de la comptabilité carbone des compagnies pétrolières, et plusieurs procédés peuvent être utilisés pour échapper en partie à ses responsabilités.

Polémiques

Les périmètres pris en compte par ces entreprises sont en règle générale restreints aux unités industrielles qu’elles exploitent directement et n’incluent pas celles qu’elles détiennent mais qui sont opérées par des tiers. Or l’écart peut être important.

Des compagnies considèrent également que les plastiques issus de leurs pétroles sont, comme les arbres, des « puits de carbone ». Or l’incinération des déchets plastiques renvoie ce carbone stocké dans l’atmosphère.

Une autre pratique consiste à ne comptabiliser comme ventes que ce qui correspond aux volumes extraits ou raffinés par l’entreprise, alors que celle-ci, par ses activités de trading, peut commercialiser beaucoup plus de pétrole ou de gaz qu’elle n’en a elle-même produit. Les différentes compagnies pétrolières ont des pratiques différentes sur ce sujet qui donne lieu à des polémiques. Il est par exemple au cœur du conflit entre Greenpeace et TotalEnergies, qui met surtout en évidence la nécessité de disposer de règles communes et reconnues par l’ensemble des parties.

Pour ne rien arranger, les compagnies pétrolières expriment souvent leurs objectifs à 2050 non en valeur absolue (la réduction du volume de leurs émissions), mais en valeur relative (les émissions de CO2 générées par la combustion d’un litre de pétrole), ce qui ouvre la porte à des effets rebond. Et comme rien n’est simple, les méthodes de calcul de cette valeur diffèrent d’une compagnie à l’autre.

Des objectifs invérifiables

Last but not least, on ne peut pas se contenter d’annoncer des objectifs à 2050. Cet horizon
lointain n’engage ni les actionnaires ni les dirigeants, et les objectifs pris sont invérifiables en pratique. Plus que jamais, chaque année compte et des engagements pour l’année 2024 et les suivantes sont attendus. Non seulement ils devraient être exprimés selon une métrique transparente et devraient être vérifiables, mais ils devraient chiffrer les moyens prévus pour tenir les engagements annoncés.

A l’heure où les compagnies pétrolières sont poussées par les opinions et par les Etats à agir pour le climat à la hauteur de leurs responsabilités, et à l’heure où certaines d’entre elles disent être déjà alignées sur l’objectif 1,5 °C, il importe, pour commencer, que leurs annonces soient lisibles et comparables, de manière qu’on puisse juger de leur pertinence et de leur crédibilité.

Cela implique qu’elles soient formulées sur la base de critères simples, homogènes et acceptés. Cela implique que ces critères soient non pas définis par elles-mêmes, mais relèvent d’une norme internationale reconnue par l’ensemble des parties prenantes. Cette démarche vaut bien entendu pour toutes les énergies fossiles.

Au niveau des entreprises opérant en Europe, la directive sur le reporting extra-financier [la directive CSRD, ayant pour objectif de responsabiliser les entreprises en les contraignant à rendre public leur impact sur les populations et la planète] qui s’appliquera à partir du 1er janvier 2024 relève fortement le niveau d’exigence sur l’ensemble des points soulevés ici, et il faudra veiller à sa mise en œuvre. Mais cet enjeu mondial appelle aussi un cadre international efficace.

Les premiers signataires de la tribune : Pascal Charriau, PDG d’Enerdata ; Alain Grandjean, économiste et entrepreneur ; Céline Guivarch, économiste du changement climatique au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired) ; Yannick Jadot, sénateur (EELV) ; Jean Jouzel, climatologue au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE) ; Valéry Laramée de Tannenberg, président de l’Association des journalistes de l’environnement (AJE), à l’origine de cette tribune ; Valérie Masson-Delmotte, climatologue (LSCE) ; Mireille Martini, experte en finance au service du climat ; Stéphane Signoret, président de l’Association des journalistes de l’énergie (AJDE), à l’origine de cette tribune ; Xavier Timbeau, directeur de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) ; Cédric Villani, mathématicien ; Jean-Pascal Ypersele, climatologue à l’université de Louvain…

Tribune publiée sur Le Monde et La Libre Belgique

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La liberté d’informer attaquée

Un journaliste de Reporterre est poursuivi pour avoir fait son métier : informer sur une action militante. Cette procédure menace tous les reporters. Médias et syndicats de journalistes se mobilisent contre cette atteinte à la liberté d’informer.

Si vous voulez soutenir la liberté d’informer et signer cette tribune, rendez-vous ici. Les 3 500 premiers signataires sont ici, dont l’AJE.

Le 10 novembre 2021, Grégoire Souchay, journaliste pigiste à Reporterre, le média de l’écologie, réalisait un reportage sur une action des « Faucheurs volontaires ». Ceux-ci, dans la foulée des actions qu’ils mènent depuis 2003, pénétraient à Calmont (Aveyron), dans les entrepôts de la firme semencière RAGT, pour y rechercher des semences génétiquement modifiées. Le journaliste suivait les activistes, racontait leur action, les photographiait. Dans son article, publié le 12 novembre suivant, il citait aussi la réaction de l’entreprise RAGT et contextualisait l’événement, rappelant que le Conseil d’État a enjoint au gouvernement français de se mettre en règle avec la loi européenne sur les OGM obtenus par mutagenèse.

Pourtant, le journaliste de Reporterre est poursuivi par la justice, au même titre que les Faucheurs, comme s’il était l’un d’entre eux. Il sera jugé à Rodez (Aveyron) [1]. Il aurait, selon la gendarmerie,

« frauduleusement soustrait des sacs contenant des semences de colza » et « volontairement dégradé ou détérioré plusieurs sacs de semence ».

Ces accusations sont totalement infondées. Le journaliste n’a fait que son travail d’observation et de témoignage. Et bien qu’il ait présenté sa carte de presse aux autorités, celles-ci n’en ont pas tenu compte, faisant comme s’il était un activiste parmi les autres.

Nous récusons totalement l’accusation. Si nous acceptions que ce journaliste soit condamné, ce ne serait pas seulement Reporterre qui serait atteint, mais tous les journalistes. La jurisprudence sur ce type de cas reste rare. Le risque est clair : tous les journalistes qui couvriraient des actions de militants écologistes, syndicalistes, ou autres, pourraient être accusés des délits commis par ces militants. Il y a donc bien là un enjeu crucial de la liberté d’informer et d’être informé.

« La liberté du travail d’informer est vitale pour la démocratie »

>> A ce lien : Lire l’intégralité de la tribune, la soutenir et la signer, comme de nombreux journalistes adhérents de l’AJE l’ont déjà fait !

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Le CDJM publie sa deuxième recommandation, dédiée au traitement des questions scientifiques

Après un premier guide consacré à la rectification des erreurs, le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) a publié le 1er décembre 2022 une nouvelle recommandation, qui liste une série de bonnes pratiques dans la couverture de l’actualité scientifique.

Le CDJM est parti du constat que la science prenait une place de plus en plus grande dans l’information des citoyens, dans un contexte marqué par le changement climatique, les pandémies, l’évolution du modèle agricole ou encore le débat sur les énergies. Il relève que de nombreux professionnels, lecteurs, auditeurs et téléspectateurs constatent des lacunes dans le traitement médiatique de ces questions. Lire en intégralité le communiqué du CDJM / Consultez le document

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Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique

L’été 2022 nous l’a démontré comme jamais, le changement climatique est à l’œuvre. Comme les réponses économiques ou politiques, le traitement médiatique des phénomènes qui y sont liés et leurs conséquences doit être repensé.

Au cours des derniers mois, un travail collectif avec différentes rédactions et journalistes indépendants (Vert, Reporterre, Socialter, Blast…) a été coordonné par la journaliste Anne-Sophie Novel. Il a donné lieu à une Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique dont vous avez sans doute déjà entendu parler et dont l’AJE est signataire.

Elle est ouverte à signature, par vous en tant que journaliste mais aussi par vos rédactions ou SDJ. Celle-ci compte déjà plus d’une centaine de signataires, dans tous types de médias (presse écrite, web, TV, radio) et des écoles de journalisme.

Elle est aussi soutenu par des scientifiques comme Valérie Masson-Delmotte. Elle sera officiellement dévoilée le 14 septembre.

Pour consulter et signer la charte (réservé aux seuls journalistes), c’est ici : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSecjFaoIfZ0cBVHlpgxnkafr2di6pY8oDRyipsxgB6LQ25N0A/viewform

Contact : chartejournalismeecolo@protonmail.com

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Communiqué intersyndical : Face à la censure, la profession doit soutenir l’information en Ukraine et en Russie
Au 16 mars, cinq journalistes sont morts depuis le début de la guerre. La sécurité des centaines de journalistes internationaux couvrant le conflit est préoccupante. Il en est de même pour nos consœurs et confrères ukrainiens et russes : en Ukraine, évidemment, avec des médias et des journalistes aux capacités d’action réduites; en Russie, avec une liberté d’expression menacée par le pouvoir, que ce soit pour les journalistes des médias russes ou les correspondants de médias étrangers… Lire le communiqué

Signataires :

Syndicat national des journalistes – SNJ
Syndicat national des journalistes – CGT
CFDT-Journalistes
Fédération internationale des journalistes
Fédération européenne des journalistes
Association des journalistes pour l’environnement – AJE
Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie – JNE
Association des journalistes scientifiques de la presse d’information – AJSPI

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Dispositif d’aide sociale exceptionnelle au bénéfice des journalistes pigistes ayant subi une diminution d’activité en raison de la crise Covid 19

« Profession : Pigiste » a participé, avec les syndicats de journalistes, à toutes les réunions de concertation sur les modalités de cette aide. « Pour autant, nous regrettons les délais nécessaires à sa mise en place, et la lourdeur du dossier à remplir pour l’obtenir, quand les aides aux auteurs et aux auto-entrepreneurs étaient beaucoup plus simples à demander. Surtout, nous ne souhaitons pas que la prise en compte de la situation des pigistes se limite à cette aide, et espérons la tenue à court terme d’Assises de la pige, notamment pour aborder la question de la conditionnalité des aides à la presse au respect de la loi Cressard. » Lien vers la page du ministère de la Culture

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Pour les journalistes scientifiques du monde entier, le travail s’est intensifié

Traduit et adapté par Esther Amar, vice-Présidente de l’AJE

Le travail est devenu «plus intense» pour les journalistes scientifiques, révèle le nouveau rapport de l’ONG CABI. Cette étude majeure portant sur les conditions et pratiques du travail, l’éthique professionnelle et les attentes futures des journalistes scientifiques suggère que le travail est devenu « plus intense » dans le monde entier. Le Global Science Journalism Report 2021 (publié par SciDev.Net/CABI) pour célébrer son 20e anniversaire, révèle que 64% des personnes interrogées ont déclaré que le nombre de projets sur lesquels ils travaillent en une semaine a augmenté au cours des cinq dernières années. Ce pourcentage est légèrement plus élevé en Afrique et en Europe. L’enquête a révélé qu’en général les journalistes scientifiques travaillent sur une histoire, un article ou un dossier sur une période de deux semaines, mais que les femmes étaient plus susceptibles de travailler sur cinq articles au cours de la même période.

Malgré cela, le rapport indique que 46% des personnes interrogées sont satisfaites de leur travail et 81% pensent qu’elles travailleront « certainement ou probablement » encore dans ce domaine les cinq prochaines années. Au total, 633 journalistes scientifiques de 77 pays – dont 54 % de femmes (341) – ont répondu à un questionnaire dans le cadre d’une étude également menée par SciDev.Net, la principale source mondiale d’informations, d’opinions et d’analyses fiables et faisant autorité. sur la science et la technologie pour le développement mondial. L’Institut brésilien de communication publique de la science et de la technologie/House of Oswaldo Cruz, la London School of Economics et l’Institut universitaire ISCTE-Lisbonne ont également mené la recherche en partenariat avec la Fédération mondiale des journalistes scientifiques. Les collaborateurs comprenaient l’Australian National Center of Public Awareness of Science, le Center for Ethics in Science and Journalism et SciComm X.

« Bien que cette enquête ait révélé des différences importantes entre les rédacteurs scientifiques travaillant dans différentes circonstances sociales, culturelles et politiques, ce qui est notable, c’est à quel point le nombre de réponses sont similaires », a déclaré Tim Lougheed, directeur exécutif de la Fédération mondiale des journalistes scientifiques. « La rédaction scientifique, la communication scientifique et le journalisme scientifique semblent avoir un caractère véritablement mondial. » Le rapport suggère également que 73 % des personnes interrogées n’étaient pas d’accord avec l’affirmation selon laquelle « le journalisme scientifique est une profession en voie de disparition » et 33% rejettent l’idée que « le journalisme scientifique est en crise », révèle en outre l’enquête. Les chercheurs ont également posé des questions sur l’impact de la pandémie de COVID-19 sur leur travail. L’enquête a révélé que les articles scientifiques évalués par des pairs, les scientifiques des pays des journalistes et les institutions officielles sont les sources les plus utilisées par les participants.

En outre, plus de la moitié (55%) des journalistes ont admis avoir utilisé du matériel pré-imprimé dans leurs articles sur le COVID-19 et 59% ont déclaré avoir adopté des procédures différentes lorsqu’ils couvraient des articles de recherche pré-imprimés. Pour 48% des personnes interrogées, les scientifiques étaient plus facilement disponibles pour parler pendant la pandémie de COVID-19 par rapport aux années précédentes et 37% ont trouvé que les scientifiques étaient plus ouverts et bavards qu’avant la pandémie. Le Dr Luisa Massarani est l’un des auteurs du rapport, coordinatrice régionale de l’édition Amérique latine et Caraïbes de SciDev.Net, coordinatrice de l’Institut national brésilien de communication publique de la science et de la technologie, et chercheuse et communicatrice scientifique à la Fondation Oswaldo Cruz.

Le Dr Massarani a déclaré : « Ce rapport donne un aperçu perspicace des conditions de travail, des valeurs et des aspirations actuelles de certains des plus grands journalistes scientifiques du monde et, en tant que tel, constitue une étude précieuse sur la façon dont des organisations telles que SciDev.Net peuvent mieux les comprendre et les soutenir en tant que ils s’acquittent de leur tâche de rapporter la science dans les médias. « Il est intéressant, en particulier, d’apprendre que malgré la charge de travail des journalistes scientifiques de plus en plus intense et que moins de la moitié d’entre eux déclarent qu’ils sont satisfaits de leur travail, la grande majorité se voit toujours rester dans son travail dans un avenir prévisible. »

L’étude suggère aussi que Facebook est le réseau social sur lequel les journalistes scientifiques sont le plus présents, LinkedIn, Twitter et Instagram arrivant après. La science a été citée comme sujet principal couvert par les participants (99 % sur 547 réponses), suivi de l’environnement (89 % sur 546 réponses), de la technologie (89 % sur 518 réponses), de la santé et de la médecine (88 % sur 546 réponses) et le changement climatique (87 % sur 537 réponses). Une dernière affirmation est que de nombreux journalistes scientifiques s’accordent à dire qu’à mesure que la science et la technologie deviennent plus intéressantes, le journalisme scientifique l’est aussi ; que la communication scientifique est un produit de haute qualité ; et que la multiplication des communiqués de presse des revues, des universités et des chercheurs, conjuguée aux coupes budgétaires dans les rédactions, conduisent à une production de masse qui n’est pas de bonne qualité. Le dernier rapport fait suite à une précédente enquête réalisée en 2013 qui a publié les réponses des professionnels à plusieurs reprises – en commençant par les participants de la Conférence mondiale des journalistes scientifiques 2009 à Londres, les réseaux latino-américains, jusqu’au premier cycle SciDev.Net.

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L’Europe reconnaît partiellement le rôle des associations de journalistes

par René-Martin Simonnet, membre du bureau de l’AJE

Même si les recommandations de la Commission européenne n’ont qu’une valeur incitative, celle-ci comporte une innovation importante, car elle constitue la première reconnaissance au plan européen du rôle des associations de journalistes.

L’objet général de la présente recommandation est de fournir « des orientations aux États membres afin qu’ils prennent des mesures efficaces, appropriées et proportionnées pour assurer la protection, la sécurité et le renforcement des moyens d’action des journalistes ». Dans cette optique, elle invite les États membre à mettre en place « des centres de coordination et/ou des protocoles de coopération entre les représentants de leurs forces de police et services de sécurité, le pouvoir judiciaire, les autorités publiques locales et les organes des médias, y compris les associations et syndicats de journalistes, et les organes d’autorégulation des médias ».

Par ailleurs, « les États membres devraient soutenir les organes d’autorégulation des médias, les associations de journalistes et les représentants du secteur dans leurs activités de formation, en particulier dans l’organisation des modules de formation sur la prévention des violences et du harcèlement envers les journalistes et autres professionnels des médias et sur la lutte contre ces phénomènes ».

Enfin, « les États membres devraient promouvoir un dialogue régulier entre [les] autorités et les organes d’autorégulation des médias, les associations de journalistes, ainsi que les représentants du secteur des médias et de la société civile, notamment en vue de favoriser la sensibilisation à la cybersécurité et l’acquisition de compétences numériques chez les journalistes afin que ces derniers puissent prendre des mesures d’autoprotection ».

On voit donc qu’il ne s’agit là que d’une reconnaissance limitée, qui ne donne aux associations de journalistes qu’un rôle d’intermédiaires avec les pouvoirs publics en vue de protéger leurs adhérents dans l’exercice de leur profession. Le rôle de l’AJE est beaucoup plus large, puisque l’article 2 de ses statuts la charge de promouvoir « la formation à l’environnement des journalistes. Elle fait progresser la réflexion sur la profession de journaliste et sur l’information dans les domaines de l’environnement. Elle peut être amenée à défendre les intérêts professionnels de ses adhérents. » Mais c’est un bon début.

René-Martin Simonnet

Référence : Recommandation (UE) 2021/1534 de la Commission du 16 septembre 2021 concernant la protection, la sécurité et le renforcement des moyens d’action des journalistes et autres professionnels des médias dans l’Union européenne (JOUE L 331, 20 sept. 2021, p. 8).

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Lettre ouverte à la présidence de la République

Sauvons nos confrères afghans !

Le personnel afghan des médias occidentaux en Afghanistan est menacé par la prise de contrôle du pays par les talibans. Les organisations syndicales représentatives de journalistes et associations de journalistes demandent au gouvernement français d’accorder des visas aux journalistes et fixeurs afghans qui s’estiment menacés par le nouveau pouvoir en place à Kaboul.

Monsieur le président de la république, 

Madame la ministre de la culture,

Monsieur le ministre des affaires étrangères,

Cette lettre est un appel au secours, signé des organisations syndicales représentatives de journalistes et des associations de journalistes qui ont contribué aux reportages sur l’Afghanistan au cours des dernières décennies. Ce travail, qui a fourni au public et au personnel politique français analyses, éclairages et impressions du pays, était inconcevable sans l’engagement et le courage des employés afghans : journalistes locaux, fixeurs et traducteurs.

Au fil des ans, ils ont partagé notre croyance en la liberté de la presse comme élément indispensable d’une démocratie stable, pacifique et équilibrée. Avec la prise de contrôle du pays par les talibans, leur vie est désormais menacée.

Au cours des dernières semaines, le photographe danois Siddiqui a été abattu à Kandahar, et un journaliste de télévision est mort dans un attentat à la bombe à Kaboul. Amdadullah Hamdard, a été abattu devant sa maison à Jalalabad. Des dizaines de journalistes ont été assassinés ces dernières années par les talibans, par « l’État islamique » et par des étrangers, sans que le gouvernement afghan n’identifie jamais les auteurs de ces actes. Il est à craindre que de tels meurtres se multiplient désormais.

Nous vous demandons de mettre en place un programme de visa d’urgence pour les employés afghans des médias français et occidentaux. Nous nous joignons aux appels lancés par les médias allemands, britanniques et américains à leurs gouvernements respectifs.

Le gouvernement français a créé un programme de visa extraordinaire pour les traducteurs de l’armée française. Un programme comparable doit maintenant être mis en place, dans les plus brefs délais, pour les employés afghans des médias français.

Sans ces courageux Afghans, le public et les politiques français n’auraient pu être informés des conditions de la mission des armées françaises. Le travail de ces personnes était tout aussi indispensable à l’engagement de la France en Afghanistan que celui des traducteurs de l’armée française. Aussi nombreux soient-ils (quelques dizaines ?), la France peut raisonnablement accueillir ces Afghans.

La semaine dernière, à la suite d’appels lancés par les médias américains, l’administration Biden a reconnu le risque considérablement accru auquel les employés des médias étrangers sont exposés et a inclus les personnes concernées dans son programme de réfugiés en Afghanistan. Le gouvernement britannique devrait faire de même.

Nous sommes convaincus qu’il n’y a plus de temps à perdre. Nos consœurs et confrères afghans qui veulent quitter leur pays risquent la persécution, l’arrestation, la torture et la mort.

Il est encore temps de leur éviter le pire.

Paris, le 16 août 2021.

Signataires en cours de collecte
> (pour signer, envoyez un email snj@snj.fr): 

Emmanuel Poupard, Premier secrétaire général du SNJ

Emmanuel Vire, secrétaire général du SNJ-CGT

Valéry Laramée de Tannenberg, président de l’Association des Journalistes de l’Environnement

Autre communiqué du 25/08/21, SNJ – SNJ-CGT – CFDT-JOURNALISTES : Journalistes afghans : il est encore temps !

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Tribune : Lever les restrictions à la liberté d’informer

Si la situation sanitaire justifiait une certaine prudence, elle a aussi limité l’accès à l’information, avec une utilisation systématique des boucles WhatsApp et autres «conversations» Teams au détriment des conférences de presse, déplore un collectif d’associations de journalistes.

En ces temps de pandémie, entre confinements et couvre-feux, les journalistes peuvent apparaître comme des privilégiés : munis de leur carte de presse, pour les besoins de leur activité, ils peuvent se déplacer sans restriction. A la télévision, ils sont même autorisés à tomber le masque.

Mais les apparences s’avèrent parfois trompeuses. Et la liberté d’informer, comme celle de circuler, n’a pas été épargnée par la crise sanitaire.

Certes, se rendre sur le terrain reste possible – avec le risque de contamination que cela peut représenter. Mais accéder à l’information est devenu plus difficile.

Poser des questions librement, demander des précisions, relancer pour obtenir un éclaircissement, s’autoriser à douter d’une affirmation… C’est l’une des bases de la pratique journalistique, qui s’exerce souvent dans le cadre de conférences de presse. Or, depuis des mois, les conférences de presse sont réduites au strict minimum. Quand elles existent, elles ne rassemblent qu’une poignée de journalistes, chargés, dans le meilleur des cas, de collecter et relayer les questions de leurs confrères. Sans toujours savoir quelle est véritablement l’information recherchée et sans pouvoir bénéficier du soutien d’un collègue pour relancer si besoin. Actuellement, nous sommes le plus souvent conviés à des visioconférences ou à des «briefs» téléphoniques. Là, c’est par «chat» que l’on pose ses questions… en espérant que l’on daigne y répondre. Quoi de plus facile en effet que d’ignorer purement et simplement une question gênante posée sur une «boucle» WhatsApp ou dans une conversation Teams ? Certaines organisations refusent tout bonnement les questions en direct, voire les questions tout court. D’autres imposent d’intégrer un groupe WhatsApp pour accéder à leurs informations.

De nombreux événements auparavant ouverts aux journalistes leur sont désormais fermés et ne donnent lieu qu’à un communiqué de presse sans aspérités. Et quand, exceptionnellement, une couverture presse est prévue, c’est le plus souvent sous forme de «pool» : seul un petit groupe de journalistes est admis, tenu de partager les images et informations collectées avec les autres rédactions. Impossible pour ces dernières de poser leurs propres questions, et leur propre regard, sur l’événement. Autre habitude désormais bien ancrée : le «micro tendu» à l’issue d’un déplacement ou d’une rencontre ne laisse place, une fois de plus, qu’à un nombre très limité de questions – et permet de couper court à la première occasion.

A cela s’ajoute la difficulté de créer et entretenir un réseau depuis le début de la crise sanitaire : autant il est possible de maintenir le lien avec une source par téléphone quand la relation est déjà bien installée, autant il peut devenir délicat de recueillir des informations sensibles ou inédites d’une personne qu’on n’a même jamais rencontrée…

La situation sanitaire justifie certes la prudence, mais elle offre aussi à certains l’occasion de limiter l’accès à l’information.

Alors que les commerces, terrasses et théâtres viennent de rouvrir leurs portes et que les prochaines semaines sont censées permettre un retour progressif à la normale, nous, associations de journalistes, appelons les émetteurs d’informations – pouvoirs publics, institutions, entreprises… – à lever aussi les restrictions à la liberté d’informer, dans le respect des recommandations sanitaires. A un an de l’élection présidentielle, et alors que les polémiques et les fake news prospèrent, les Français méritent de pouvoir accéder à une information libre et de qualité.

Signataires : Ajis, Association des journalistes de l’information sociale, Anja, Association nationale des journalistes de l’assurance, Ajéduc, Association des journalistes éducation-recherche, AJSPI, Association des journalistes scientifiques de la presse d’information, Ajef, Association des journalistes économiques et financiers, APP, Association de la presse présidentielle, APM, Association de la presse ministérielle, Association des journalistes parlementaires, Association de la presse judiciaire, AJD, Association des journalistes de défense, AJE, Association des journalistes de l’environnement, AJM, Association des journalistes médias, Association de la presse diplomatique.

Vous désirez écrire une tribune sur le site de Libération ? Envoyez votre texte à idees@liberation.fr

Lien vers la tribune dans Libération dont l’AJE est cosignataire

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La pandémie passe, la presse trépasse …

Communiqué AJE et JNE, Publié le 22 décembre 2020

Chute des revenus publicitaires, fermeture des points de vente, recul des recettes d’abonnement, le monde des médias français est fortement secoué. Et les journalistes de l’environnement subissent de plein fouet ce séisme majeur. 

Le groupe Vivendi, détenu par Vincent Bolloré, devrait prendre le contrôle de Prisma Media. Ce groupe édite notamment Géo, Ça m’intéresse et National Geographic : des titres au fort contenu environnemental. Quelques jours plus tard, c’est le groupe Infopro Digital qui annonçait la mise à mort du Journal de l’Environnement, quotidien en ligne dédié aux professionnels de l’environnement. Depuis des semaines, les journalistes de Science et Vie se mobilisent pour la sauvegarde de leur magazine, soutenus par trois cents scientifiques et universitaires… Comment ne pas penser aux conséquences de ces restructurations sur le paysage médiatique et la qualité de l’information ? Lire le communiqué dans son intégralité 

… et le Journal de l’Environnement cesse son activité 

Le Journal de l’environnement, dans lequel écrivent plusieurs adhérents de l’AJE, va cesser sa parution. Dans le contexte de la crise sanitaire et économique actuelle défavorable à une grande partie de ses adhérents, l’AJE déplore vivement cette disparition annoncée, un des rares quotidiens français et francophones consacrés entièrement à l’environnement dans toutes ses composantes.

En savoir plus sur la fin du Jdle

Les journalistes de la Gazette des communes soutiennent le Moniteur et le Journal de l’environnement dans leur combat pour la qualité éditoriale et l’emploi

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Journalistes : la carte de presse se suffit à elle-même pas besoin d’attestation employeur pour vos déplacements

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Les Clubs de la Presse engagés aux côtés des syndicats de journalistes
pour une grande marche des Libertés

Les Clubs de la Presse de France, l’UCP2F*, en lien avec les syndicats représentatifs de la profession de journaliste (SNJ, SNJ-CGT, CFDT Journalistes et SGJ-FO), les associations et collectifs de journalistes, les fédérations européenne et internationale des journalistes confirment leur opposition au projet de loi contre la Sécurité globale. 

Continuons la mobilisation contre la proposition de loi Sécurité globale ! A l’issue de la réunion avec le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et sa fin de non recevoir à la demande de retrait des articles 21, 22 et 24 de ce texte liberticide, l’ensemble des clubs de la presse et les organisations syndicales représentatives (SNJ, SNJ-CGT, CFDT Journalistes et SGJ-FO) appellent à poursuivre le mouvement de protestation. Lire l’intégralité du communiqué 

Loi Sécurité globale : le CDJM demande le retrait de l’article 24

Le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM), organe indépendant d’autorégulation de la déontologie de l’information composé à parts égales de journalistes, de représentants du public, de diffuseurs, éditeurs et agences de presse, agit dans le but de renforcer la confiance entre la société et les professionnels de l’information. (…) Le CDJM s’inquiète notamment du risque de voir se généraliser censure et autocensure, au mépris des règles déontologiques reconnues par les journalistes et par les médias qui les emploient. Le CDJM demande l’abrogation de ces dispositions, qui ne peuvent qu’affaiblir le crédit des médias professionnels et la confiance du public au profit de « vérités alternatives » et de théories du complot. Lire l’intégralité

SNJ – Proposition de loi Sécurité globale : la liberté d’informer attaquée lors du rassemblement pour le droit à l’information

Les organisations signataires de l’appel au rassemblement contre la proposition de loi (PPL) Sécurité globale se félicitent du succès de la mobilisation à Paris et dans toute la France. Elles dénoncent avec fermeté les violences et menaces à l’encontre de journalistes, commises par des forces de l’ordre à la fin de ce rassemblement pacifique. 

Mobilisation citoyenne de grande ampleur

Alors que le Parlement a débuté l’examen de la proposition de loi Sécurité globale, plusieurs milliers de personnes se sont également rassemblées dans de nombreuses villes en France pour dénoncer les atteintes à la liberté d’informer et de manifester, et la volonté manifeste d’une surveillance globalisée des citoyens.

Ces divers rassemblements ont mobilisé en peu de temps malgré la situation sanitaire. Cela démontre l’étendue des inquiétudes face aux risques de reculs majeurs des libertés publiques contenus dans la PPL. Ces craintes ont été exprimées par des syndicats, des sociétés, des associations et des collectifs de journalistes et de réalisateurs de documentaires, mais aussi des collectifs de familles victimes de violences policières, des associations de défense des libertés, des citoyens, des parlementaires de différentes couleurs politiques. Elles trouvent écho dans les alertes respectivement prononcées par le Défenseur des Droits, la Commission Consultative des droits de l’homme, ainsi que les rapporteurs spéciaux des droits de l’Homme de l’ONU.  

Atteintes à la liberté d’informer à Paris… Communiqué intégral

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à Loïg Chesnais-Girard, président
Jean-Michel Le Boulanger, vice-président, chargé de la culture et de la démocratie régionale
Olivier Allain, vice-président, chargé de l’agriculture et de l’agroalimentaire
Lena Louarn, vice-présidente, chargée des langues de Bretagne
C’est la première région laitière de France. Près de la moitié de la viande y est produite. La Bretagne est au cœur du système agricole national, au cœur de tous les enjeux d’ampleur qui y sont liés : santé, environnement, social… Et pourtant, il est très difficile d’informer correctement sur un secteur omniprésent dans notre région : l’agroalimentaire.
Des journalistes sont poursuivi·es en diffamation ou mis·es au placard pour leurs enquêtes, tandis que d’autres, précaires, peinent à retrouver des emplois. Des articles sont censurés, des sujets pas abordés de peur de fâcher les annonceurs, et des subventions municipales sont coupées, comme ce fut le cas pour une radio en pleine émission sur l’élevage intensif.
Le cas d’Inès Léraud est l’exemple de trop. Journaliste et co-auteure de la bande dessinée « Algues vertes, l’histoire interdite », elle subit des pressions, dénoncées par un comité de soutien qui s’est monté pour défendre son travail. Le salon du livre de Quintin l’invite ? Sa venue est annulée après l’intervention d’un élu local, également salarié de la chambre d’agriculture des Côtes-d’Armor, comme le révèle Le Canard enchaîné en mars 2020. Une édition en breton de sa BD est à l’étude ? L’éditeur Skol Vreizh y renonce, en partie « du fait de l’influence au sein du conseil régional de personnes en charge de l’agriculture », selon son président cité par France 3 , le 20 mai 2020.
Il est inacceptable qu’une maison d’édition en arrive à s’auto-censurer de peur d’être sanctionnée financièrement par la collectivité. Que doit-on y voir ? Que des intérêts privés liés à l’agro-industrie pourraient influencer les attributions de budgets et les décisions des représentant·es de la région ? Il aura fallu la publication d’une tribune, le 8 mai, dans Libération pour qu’une partie du monde culturel breton s’indigne. Une réaction à la suite de laquelle vous, MM. Chesnais-Girard et Le Boulanger, avez décidé d’apporter publiquement votre soutien à la journaliste Inès Léraud. Mais les interrogations persistent quant à la liberté réelle d’informer sur ce sujet.
Les citoyen·nes et administré·es ont besoin d’enquêtes journalistiques qui lèvent le voile. La région Bretagne, collectivité que vous présidez, ne peut laisser place au doute quant à son attachement à la liberté d’informer et d’être informé·es correctement. D’autant plus que le succès de l’ouvrage « Algues vertes, l’histoire interdite », écoulé à 46.000 exemplaires, témoigne de l’intérêt croissant des citoyen·s sur les enjeux et pratiques de l’agroalimentaire.
C’est pourquoi, nous, journalistes et professionnel.les de la presse, vous demandons de :
Contribuer à garantir une information et une parole publique libre sur les enjeux de l’agroalimentaire en Bretagne, et veiller à ce qu’aucune subvention de média associatif ne soit supprimée, au motif que des journalistes auraient signé cette lettre. Nous y veillerons aussi.
Certifier que nous, journalistes, pouvons interroger en toute transparence et indépendance des élu·es et membres des services régionaux sur ces sujets chaque fois que cela est nécessaire.
– Assurer qu’aucune maison d’édition ne verra ses subventions coupées, maintenant ou dans les prochaines années, pour avoir édité la BD d’Inès Léraud et Pierre Van Hove, « Algues vertes, l’histoire interdite », en breton et en gallo.
Intervenir plus largement pour le soutien et la restauration de lieux de formations universitaires à l’information en région.
Et, puisque les ministères de l’Intérieur et de l’Agriculture ont impulsé la création des observatoires départementaux de « l’agribashing », nous vous demandons expressément de contribuer à la création d’un observatoire régional des libertés de la presse. Cet outil indépendant aura pour but de réunir les conditions d’une information transparente et intelligible par tous les Breton·nes. Il devra permettre l’écoute et la protection de journalistes qui viendraient à être inquiété·es pour leurs travaux, et soutenir les enquêtes en cours et à venir.
La lettre que vous avez sous les yeux est l’expression spontanée et déterminée de journalistes qui s’organisent pour faire la lumière sur toutes les zones d’ombre qui entourent l’agro-industrie bretonne, et contourner les murs qui barrent l’information des citoyen·nes. Cette initiative a reçu le soutien enthousiaste de confrères et consœurs, de Bretagne et d’ailleurs, qui y ont apposé leur signature. D’autres n’ont pu le faire, craignant pour leur emploi. Une autocensure qui témoigne d’une loi du silence que nous ne pouvons plus tolérer.
Dans l’attente de votre réponse, veuillez recevoir nos salutations les plus distinguées,
Des journalistes et professionnel.les de la presse PETITION A SIGNER ICI

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Lettre ouverte commune à cinq associations de journalistes, dont l’AJE

Madame la Ministre du Travail, Madame Muriel Pénicaud,
Monsieur le Ministre de la Culture, Monsieur Franck Riester,
Monsieur le Ministre de l’Économie et des Finances, Monsieur Bruno Le Maire,

La crise sanitaire actuelle fragilise plus encore le monde de la presse, notamment spécialisée et professionnelle, un secteur qui joue un rôle essentiel pour l’information de tous les acteurs des filières concernées, et peine, depuis plusieurs années, à maintenir son équilibre économique. Demain, à la sortie de cette crise, les entrepreneurs et autres professionnels du secteur auront davantage besoin d’informations et donc d’une presse de qualité.

Dans le contexte de crise du Coronavirus, les journalistes de la presse professionnelle et spécialisée subissent directement la perte d’activité due au confinement : arrêt des reportages sur le terrain, suppression ou report des commandes, réduction de la publicité et donc de la pagination, suspension de l’impression et de la distribution des journaux et revues, etc.

(…) nous demandons que vos services puissent prendre en compte ces situations très difficiles, auxquelles sont actuellement confrontés des milliers de journalistes. Nous sollicitons une intervention publique du gouvernement, dans les plus brefs délais, pour rappeler aux dirigeants des organes et groupes de presse que les journalistes pigistes, indépendants… ne sont pas des variables d’ajustement des coûts que l’on peut mettre ainsi au rebut, au mépris du droit et de toute dignité humaine.

Régis Bourdot, Président de l’Association des journalistes de la construction et des activités de la maison. Coordinateur de la lettre ouverte

Joël Spaes, Président de l’Association des journalistes de l’énergie

Valéry Laramée Pavlov de Tannenberg, Président de l’Association des journalistes de l’environnement

Sylvie Ligny, Présidente de l’Association des journalistes de jardin et de l’horticulture

Sophie Laurant, Présidente de l’Association des journalistes du patrimoine

> Lire la lettre dans son intégralité

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Carte de Presse 2020 : une mesure exceptionnelle pour une situation inédite
La crise sanitaire inédite qui sévit en France depuis le début de l’année 2020 provoque des répercussions économiques majeures. Le secteur de la presse subit gravement ce contre-coup avec des informations multiples mais une activité fortement réduite. De nombreux journalistes, notamment ceux rémunérés à la pige, sont concernés, avec souvent, des mesures de chômage partiel, des rémunérations aléatoires, des salaires trop bas pour l’obtention de la carte de presse.
Compte tenu de ces circonstances exceptionnelles, la CCIJP (Commission de la Carte d’Identité des Journalistes Professionnels) a décidé de renouveler la carte 2020 aux 35 000 titulaires de la carte 2019, tout particulièrement aux 7000 journalistes qui, à la date du 17 mars, n’avaient pas encore renouvelé leur carte. Lire la suite.
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Covid-19 : Décret n° 2020-435 du 16 avril 2020 portant mesures d’urgence en matière d’activité partielle (journalistes pigistes)
La pandémie mondiale due au Covid-19 a déclenché des mesures de confinement à partir du 17 mars, ayant de fortes répercussions sur les conditions de travail des pigistes.
Ce décret précise les modalités de calcul de l’indemnité et de l’allocation d’activité partielle au titre des salariés dont la durée du travail est décomptée en jours, en fixant les règles de conversion des jours ou demi-journées de travail en heures et pour ceux qui ne sont pas soumis aux dispositions légales ou conventionnelles relatives à la durée du travail.
Sont ainsi précisées les règles applicables au personnel navigant de l’aviation civile, aux journalistes pigistes, aux voyageurs représentants placiers, aux salariés à domicile rémunérés à la tâche, aux artistes, techniciens et ouvriers du spectacle vivant et enregistré, ainsi qu’aux mannequins.
> Informations sur la page dédiée de l’association profession : pigiste
> Lire le Décret sur cette page
Valéry Laramée de Tannenberg, président de l’AJE
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Journalistes : la chute s’accélère

La Commission de la carte de presse vient de publier ses statistiques pour 2019. Le verdict peut inquiéter avec une nouvelle chute du nombre de journalistes actifs : 34.571, contre 37.390 en 2009. Une baisse continue, année après année, cumulant 2819 pertes en dix ans. Une perte de 277 l’an dernier contre 125 en 2018. Un métier sinistré, des journalistes fragilisés, des dirigeants obnubilés par l’audimat ou les ventes au détriment de la qualité de l’information, une presse de plus en plus possédée par quelques grandes fortunes le tableau a de quoi inquiéter tout citoyen persuadé, à raison, qu’aucun système démocratique ne peut fonctionner sans une presse libre, indépendante, forte, capable d’installer des débats de qualité dans l’espace public. Une exigence anciennement reconnue renforcée par l’irruption des réseaux sociaux numériques « aux mille mensonges »fleurissent fake news et robots manipulateurs…

Article complet sur : Le blog de Sylvestre Huet

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Un Conseil de déontologie journalistique et de médiation a vu le jour le 2 décembre !
Le CDJM est passé de la phase projet à la phase de constitution, lors d’une AG du 2 décembre dernier.
L’AJE est adhérente et représentée à l’Observatoire de la déontologie de l’information et au Conseil de déontologie journalistique et de médiation par Camille Saïsset et Anne-Corinne Zimmer.
L’Observatoire de la Déontologie de l’Information (ODI) a pour objet de contribuer, par ses réflexions, ses travaux et la communication de ceux-ci, à la prise de conscience de l’importance de la déontologie dans la collecte, la mise en forme et la diffusion de l’information au public.
Le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) est une instance de médiation entre les journalistes, les médias, les agences de presse et les publics sur toutes les questions relatives à la déontologie journalistique.

> Compte-rendu de participation de l’AJE à l’ODI et CDJM

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« Un guide de défense du journaliste » par l’Association de la presse judiciaire, annonce du 20/06/19 :

Chères consœurs, chers confrères,
Les menaces judiciaires récentes et répétées envers notre profession nous obligent à répondre de manière plus frappante et plus efficace que d’habitude. Le secret des sources ne se négocie pas mais nous, journalistes, ne sommes pas tous forcément armés lorsque vient le moment de la convocation dans des locaux de police.
L’Association de la presse judiciaire (APJ), avec le Syndicat national des journalistes (SNJ),  avons donc décidé de publier « Un guide de défense du journaliste » (deux versions : une courte et une plus dense), sous forme de questions/réponses. Ce travail n’aurait pas été possible sans l’assistance essentielle des avocats Patrice Spinosi, Nicolas Hervieu et Cloé Fonteix (cabinet Spinosi & Sureau).
L’idée est simple : permettre de répondre aux questions que peut se poser un journaliste inquiété dans le cadre de son travail. Ces deux documents seront téléchargeables depuis le site de l’APJ et celui du SNJ.
Une conférence de presse aura lieu mardi 25 juin, à 10h, dans les locaux de la presse judiciaire, au vieux palais.
Cette démarche, pour être efficace, doit être appuyée et soutenue par toute la profession. Elle nous concerne tous. C’est pourquoi, nous serions très heureux que vous vous joigniez à nous. Nous pourrions ajouter votre soutien sur nos sites (on cite votre association), à charge pour vous de faire un lien sur vos pages respectives. Dites-nous !
Le dépliant sera disponible lundi 24.
Merci à tous,
Marine Babonneau, Association de la presse judiciaire

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L’AJE recense ses adhérents qui travaillaient sur le Glyphosate, les pesticides, Monsanto ou le Round Up en 2016.

Chers journalistes adhérents AJE,

Compte tenu de l’information parue dans Le Monde le 9 mai 2019, fichier monsanto, des dizaines de personnalités classées illégalement selon leur position sur le glyphosate :

Certains d’entre vous pourraient figurer sur les fichiers de Monsanto, dévoilé hier par Le Monde.

En constituant une liste de ses adhérents possiblement impliqués, nous pouvons demander aux détenteurs du fichier de vérifier qui s’y trouve et qui n’y est pas. Les premiers pourront, éventuellement, déposer plainte.

Inra et Cnrs, membres du Club des amis portent plainte

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Nous, journalistes pigistes, exigeons le respect de nos droits

Revenus en baisse, paiements en retard… Un collectif de journalistes pigistes, soutenu par des associations et des syndicats, appelle les entreprises de presse à respecter la loi quand ils les missionnent.

Lire la tribune sur ce lien

Pétition sur ce lien

Les collectifs, syndicats et associations signataires :  Collectif Youpress – Collectif Les Incorrigibles – Collectif La Fourmilière – Collectif Le Terrier – Collectif Press On – Collectif 2026 – Collectif We Report – Collectif Les Journalopes – Collectif Argos – Collectif Extra-Muros – Collectif Les Plumé·e·s – Collectif Spartacus des correspondants de radios francophones – Collectif des précaires de RFI – Collectif de pigistes du Monde – Collectif Antidotes – Collectif Presse-Papiers – Collectif Première Personne – Collectif Pigeons! – Collectif item – Collectif Singulier – Collectif Paye toi un journaliste – Collectif Tu Piges! – Collectif La Friche – Paye Ta Pige – Collectif le Schmilblick – Collectif Première Personne – L’Union des Photographes professionnels – Hans Lucas – Haytham – Divergence Images – Prenons La Une – Profession Pigiste – La Fédération Européenne des Journalistes – Syndicat National des Journalistes CGT – Union syndicale des journalistes CFDT – Info-com’CGT – Syndicat interprofessionnel de la presse, des médias, de la culture et du spectacle – Syndicat général du Livre et de la Communication écrite CGT, section des correcteurs- Association des journalistes scientifiques de la presse d’information – Association des journalistes éducation-recherche – Club de la Presse de Bretagne. La liste des signatures individuelles

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Ce que pourrait être un conseil de presse : les propositions de l’ODI

Le ministre de la Culture a confirmé sa volonté d’aider à la création en France d’un conseil de déontologie journalistique. Emmanuel Hoog, chargé de cette question, doit remettre prochainement les conclusions de la mission.

L’ODI leur a adressé récemment un document adopté par son conseil d’administration explorant concrètement ce que pourrait être un conseil de presse.

Il le rend public sur ce lien

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Les 20 métiers à éviter si vous ne voulez pas vous retrouver au chômage

Le magazine Capital a classé les métiers qui ont le plus de chances d’amener au chômage. Le journalisme a été placé en premier. Edifiant…

Lire l’article complet ici

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  The Conversation La chasse aux « fake news », c’est aussi bon pour le climat

Une étude de Emmanuel M. Vincent, Université de California, Merced – UCM · Center for Climate Communication

Lire l’article complet ici

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Statistiques 2017 de la commission de la carte d’identité des journalistes professionnels

En 2017 18816 cartes de presse ont été attribuées aux hommes et 16431 ont été attribuées aux femmes. Soit 35047 attributions.

Avertissement ! L’AJE signale une erreur de mise en page : les deux colonnes ont été inversées dans le tableau de la répartition régionale.

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Insertion et parcours des journalistes

Pour la première fois, un travail intersectoriel entre les observatoires des métiers de l’audiovisuel et de la presse a conduit à la réalisation d’une étude sur la situation des journalistes entrés dans la profession depuis 1998.

C’est une réelle plongée dans ce qui bouleverse l’écosystème des médias depuis une vingtaine d’années : mutations du métier secoué par la révolution numérique et la crise économique, précarisation rapide, emploi décorrélé des attentes professionnelles, part grandissante du web, augmentation des sorties de la profession…

Commandée par les CPNEF Audiovisuel, Presse et Journaliste et financée par l’Afdas, cette étude a été réalisée par l’IFP Carism de l’Université Panthéon-Assas entre 2015 et 2017.

Téléchargez ci-dessous le rapport complet et la synthèse :

Diplômés en journalisme : une insertion et des parcours professionnels bouleversés depuis 2000

L’insertion et les parcours professionnels des diplômés de formations en journalisme

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Ré-adhésion à l’ODI

L’AJE a renouvelé en 2016 son adhésion à l’Observatoire de la déontologie de l’information (ODI)

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Métier Journaliste//Pigiste

« Climat et médias : l’enjeu de la formation des journalistes », un article dans The Conversation L’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et l’École supérieure de journalisme de Lille ont développé un projet de master 2ᵉ année à distance sur les liens entre climat et médias ; les cours dispensés dans le cadre de ce SPOC (small private online course) démarreront le 3 octobre prochain. Son objectif principal est de fournir aux journalistes et aux communicants les clefs pour comprendre l’information climatique et mieux l’intégrer dans leur traitement de l’information…Lire l’intégralité de l’article

Journalistes, des salariés comme les autres ?
Fruit d’une longue enquête au sein de plusieurs rédactions mobilisées contre les conséquences des restructurations et auprès des principales instances collectives, cet ouvrage démontre qu’au-delà de ses particularités, la profession de journaliste n’échappe pas à un cadre salarial certes protecteur mais également susceptible d’altérer son indépendance. Avec le concours du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) Laboratoire IDHES UMR 8533.

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Affaire Bolloré/Bastamag

Suite à l’audience publique le 11 Février à 13h30 au TGI de Paris 17° chambre,
► Dernières nouvelles (mai2016)
► Bastamag, 14/04/16 « Bolloré perd son procès contre Bastamag »
► Compte-rendu de l’audience
► L’Association des journalistes de l’environnement (AJE) et l’Association des journalistes pour la Nature et l’Ecologie (JNE) apportent leur soutien à leurs consœurs et confrères et défendent la liberté d’informer.
► Droits d’auteur : Infopro Digital pas mieux que Bolloré, juillet 2017

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